Les immanquables : Le Cap Bénat
Situé sur la commune de Bormes les Mimosas, le Cap Bénat est considéré comme l’un des sites naturels les plus prestigieux du littoral Varois. Face aux somptueuses Îles d’Or, cette petite pointe rocheuse avance ses idylliques collines boisées de chênes et de Pins dans les eaux claires de la Méditerranée. Aujourd’hui classé et protégé par le conservatoire du littoral, ce lieu de villégiature très prisé est fort d’une histoire séculaire souvent méconnue, liée à son emplacement stratégique.
Cette terre historiquement agricole prend des atours militaires quand, au milieu du XVIIIème siècle, Louis XV charge Jean-Louis de l’Hérault, alors Baron de Bormes et propriétaire de la seigneurie du Cap Bénat de garder la côte pour prévenir les invasions anglaises. Ainsi, la batterie de marine du Cap Blanc est construite en 1811. Elle restera en fonction pendant deux siècles. Délaissée après la seconde guerre mondiale, elle est aujourd’hui désaffectée.
Après la révolution, l’exploitation du liège et du charbon de bois battent leur plein. Le Cap Bénat appartient alors à des familles aristocratiques jusqu’à sa vente en 1925 par la marquise Marie Louise de Retz à Georges Marie Haardt. Ce dernier est alors vice-président de Citroën et rentre de la croisière noire, qui ouvre alors la première ligne régulière motorisée traversant le continent africain. Il fait construire une route de la ferme du Gau jusqu’à la batterie du Cap Blanc, ainsi que la première habitation à la pointe du Cristaou. A sa mort en 1935, ses héritiers cèdent cette propriété qu’il avait largement aménagée à des promoteurs immobiliers.
Armand Touche réalise dans les années 50 les premiers lotissements du domaine du Cap Bénat, avec l’appui du président de la République de l’époque, Vincent Auriol. D'ailleurs, le petit port du Cap Benat s’appelait Port Philippe : le prénom du fils d’Armand Touche , à qui Monsieur Auriol avait permis de lotir le Cap Benat. Les parties nord et centrales sont loties en 1958 sous le nom de domaine du Gaou Bénat par François Leredu. Les architectes André Lefevre et Jean Aubert dessinent un plan à l’organisation vernaculaire qui permet d’implanter les constructions dans le site sans en perturber la topographie. Les 700 maisons très caractéristiques qui le composent aujourd’hui sont judicieusement dissimulées dans les replis de la superbe côte rocheuse des Maures. En 1975, au regard de ses espaces naturels encore bien préservés, le site est classé, mettant fin à l’urbanisation du littoral. Une large partie partie sud-ouest, aujourd'hui gérée par le conservatoire du littoral reste ainsi largement préservée, entre bois et vignes exploitées par des domaines prestigieux tels que les Châteaux Léoube, Brégançon, Malherbe, Clos Mireille...
A voir :
Situé en arrière de l’ancienne batterie, le phare du Cap Bénat est allumé la première fois en 1863, sur un candélabre en fonte. Il ne sera électrifié qu’en 1961 et automatisé en 1984. Il est aujourd’hui piloté depuis l’île de Porquerolles. Pour la petite histoire, sa date exacte de construction reste aujourd’hui inconnue, suite à la destruction accidentelle de ses archives.
En 1966, un petit port est construit dans le domaine par la Société civile de l'anse du Pradet. Il apparaît dans le film Le Grand Bleu réalisé par Luc Besson qui acheta par la suite l'une des plus belles maisons du Cap : le "château" de la Cristaou acquis en 1995.
