Chronique heureuse d'une reconversion réussie !
Tout plaquer pour changer de vie. Si la reconversion professionnelle est un fantasme pour plus de neuf actifs sur dix, elle reste la plupart du temps une chimère : seuls 38% de nos compatriotes franchissent réellement le pas. Peur de l’échec, du changement et de l’inconnu, doutes, angoisses… Prendre une nouvelle voie est avant tout une formidable opportunité vers l’épanouissement personnel et la quête de liberté.
Sandrine Roulph, 53 ans, et Henri-Noël Guérif, 60 ans, directeurs de l’agence Sanhen Properties ont passé le cap. Issus d’un grand groupe de l’industrie, ils se sont lancés dans l’immobilier de prestige. Ils sont installés depuis dix-huit mois au coeur de l’aéroport de hyères, heureux de ce virage réussi. Rencontre.
Sandrine Roulph aborde le sujet avec passion : “Une reconversion, c’est toujours délicat à gérer : changer d’environnement professionnel et géographique, découvrir un nouveau métier, reprendre des études, vivre loin de sa famille, reconstituer un réseau... Mais c’est une expérience unique, une aventure incroyable. Je dirais même, au final : que du bonheur ! Nous avons été dans la création pure pendant ces quelques années, pour construire de nos mains quelque chose de pérenne que nous allons laisser à nos enfants. Et puis la reconnaissance de nos clients, se sentir utile, aider les gens, cela vaut tout l’or du monde.“
“Quand je me remémore le chemin parcouru, je n’en reviens pas. Il y a eu plusieurs moments charnière. Mais celui qui me vient en tête, c’est la première offre pour un bien. Puis l’attente. Ensuite, le mandat, et enfin, la première vente. Plus qu’un soulagement, ce fut un véritable accomplissement. Surtout, nous avons noué une relation forte avec ces premiers clients. Aujourd’hui, ils sont devenus des amis...” Henri-Noël Guérif évoque avec émotion un moment clé qui vient valider le processus, amorcé quelques années auparavant.
A l’origine, une rencontre lors d’une réunion entre les deux cadres d’Areva, géant de l’énergie français. Plus qu’une rencontre, un coup de foudre. Nous sommes en 2011. La machine est lancée, et elle ne s'arrêtera plus. Nos deux passionnés de relationnel et d’international élaborent leur projet commun. “L’être humain a besoin de changement. Malgré une carrière variée, évolutive et globalement réussie, professionnellement, nous avions fait le tour de la question”, précise Sandrine. “Il était temps de passer à autre chose. Et à l’époque, il fallait gérer l’éloignement...”Tandis qu’elle est installée dans le sud de la France, Henri-Noël travaille dans une tour à La Défense. Les idées commencent à fuser. Henri-Noël ajoute : “J’ai toujours eu des envies d’entrepreneuriat, jusque-là inassouvies, des opportunités potentielles de reprises dans l’industrie textile et le ferroviaire se sont présentées il y a longtemps, sans suite.”
Comme souvent dans les belles histoires, les étoiles s’alignent et l’opportunité se présente : Areva rencontre des difficultés et met en place un plan social de départ volontaire avec accompagnement. La nouvelle agit comme un catalyseur pour nos deux apprentis entrepreneur, qui se lancent avec succès dans un Bachelor Immobilier à Aix en 2017. Ils réalisent une étude de marché et d’implantation, puis cherchent à trouver un franchiseur et à développer un réseau. “Nous avons choisi l’immobilier de luxe naturellement. Sandrine envisageait initialement de faire carrière dans le BTP et moi, j’ai toujours été un peu architecte refoulé” lance Henri-Noël dans un sourire. Sandrine ajoute : “Chez Areva, nous avions une approche à la fois commerciale et internationale, avec une attirance forte pour le service haut de gamme. C’est à la fois le choix du coeur et de la raison. Et plus que tout, nous voulions partir sur quelque chose qui nous plaisait. Il y a une citation de Confucius qui dit : choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. C’est exactement ça”.
La suite de l’histoire, vous la connaissez : Ils s’installent à Hyères et ouvrent en 2018 la première agence d’immobilier de prestige sur le secteur. “Je connais bien la côte hyéroise. Petite, je venais y passer mes vacances. Au-delà du fort potentiel et de la qualité de vie de la zone, nous avons eu un véritable coup de coeur.” explique Sandrine.
Si le parcours a été jalonné d’obstacles de toutes sortes (liés notamment la découverte de l’entrepreunariat), Sandrine n’a aucun regret : “Si c’était à refaire, on ne changerait rien. Dans les rares moments de doute, on se disait : si ça ne marche pas, nous ferons autre chose. Dans la vie, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions.” Et Henri-Noël de conclure : “mon conseil principal pour les candidats à la reconversion, ne pas partir la fleur au fusil, bien se préparer, solliciter des conseils avisés autour de soi, savoir s’entourer et déléguer.Mais le plus important c’est de ne jamais regarder en arrière et aller toujours de l’avant.”
A bon entendeur...
