Cryptomonnaies, blockchain, métavers… Vers une révolution dans l’immobilier ?
Il y a quelques semaines, la vente d’un penthouse de 650 m² avec vues panoramiques sur les plages de Miami, d’une valeur de près de 7 millions de dollars, a beaucoup fait parler d’elle. La raison ? Le bien s’est négocié entre un vendeur français et un acheteur américain en… Ethereum, une crypto-monnaie. Si ce n’est pas une première (des exemples existent depuis 2009), la multiplication de ce type de transactions outre-atlantique interroge sur une tendance qui semble inéluctable.
Plus près de nous, sur notre bon vieux continent, deux propriétés ont récemment été vendues au Portugal pour 4 millions d’Euros, toujours en crypto-monnaie. Certaines sociétés se spécialisent d’ailleurs dans la commercialisation de propriétés de luxe via les monnaies virtuelles. Le Japon vient d’annoncer qu’il autorisait les transactions avec la devise Cardona, réputée "sûre". Une information à souligner quand on sait que l’Empire du soleil levant se montre très précautionneux sur l’utilisation des devises numériques.
Bien sûr, le phénomène reste marginal en France. Les monnaies virtuelles sont toujours très volatiles, et l’instabilité des cours, la question de l’imposition, sont autant de problématiques encore à résoudre. Pourtant, gageons que la popularité croissante des crypto-monnaies et la révolution annoncée de la Blockchain dans les années à venir risque de modifier en profondeur nos habitudes.
La Blockchain (ou “chaîne de blocs” dans la langue de Molière), justement, parlons-en. Mal connue, cette technologie de stockage et de transmission d’informations connectées en réseaux permet à ses utilisateurs de partager des données sans intermédiaire. De ce fait, elle présente de nombreux avantages : sécurité des informations, fluidité des transactions, amenées à être plus rapides et automatisées. Ses détracteurs diront qu’elle a un impact non négligeable sur l’environnement, que l’absence de réglementation peut créer un environnement à risque, et qu’elle pourrait bouleverser des pans entiers de notre économie. Pour autant, dans un secteur de l'immobilier essentiellement basé sur le partage d’informations (financières, juridiques...) et la certification de contrat, la plue-value de son utilisation à grande échelle pourrait être non négligeable.
Enfin, dans le même ordre d’idée, comment ne pas évoquer une autre révolution à venir, celle du Metavers. Ces mondes virtuels, accessibles via des intéractions 3D, sont tout simplement considérés comme les versions futures d’internet. Les investissements immobiliers de grande ampleur se sont multipliés ces dernières semaines dans ces espaces de réalité virtuelle. Le géant français de la distribution, Carrefour vient ainsi d’acquérir pour 300 000 euros une parcelle de terrain virtuel dans le monde numérique du projet Sandbox, succédant ainsi à Walmart et d’autres grosses entreprises américaines ; Republic Realm, basée à New York, avait annoncé fin 2021 l'achat d'un centre commercial, toujours sur Sandbox pour la somme record de 4,3 millions de dollars. Nul doute que le développement du Metavers, encore balbutiant, sera à surveiller de près pour infirmer ou confirmer une tendance qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
Ces différentes technologies, en plein essor, sont à surveiller de près : elles auront à coup sûr un impact non négligeable sur l’immobilier de biens privés. Elles pourraient même bouleverser complètement le fonctionnement du marché. Affaire à suivre !
