A la découverte du site archéologique d’Olbia
Saviez-vous que le site de l’Almanarre à Hyères abrite les vestiges d’une ville antique et de son port englouti, vieux de près de 2500 ans ? Suivez le guide, nous vous emmenons à la découverte d’Olbia, “la bienheureuse”.
L’Almanarre et sa plage, situés sur le bras ouest du double tombolo de Giens, sont surtout connus comme un paradis du kite surf et des sports de voile. Mais ce site exceptionnel avait déjà été repéré, il y a fort longtemps, par des marins grecs qui y fondèrent Olbia, “la bienheureuse”, en 325 avant notre ère. Originaires de Massalia (l’ancienne Marseille), ils bâtirent une ville forteresse dont les vestiges ont été exhumés il y a quelques années lors de fouilles organisées sur l’ensemble du littoral provençal.
Partie d’un réseau de colonies grecques, Olbia était avant tout une escale maritime, relais fortifié offrant protection aux navires qui sillonnaient les routes commerciales maritimes de l’époque, entre Italie et Espagne. Le site était protégé par les collines naturelles de Costebelle et du Mont des Oiseaux, et par la presqu’île de Giens, qui offrait de nombreux abris naturels pour les bateaux. La côte poissonneuse, ainsi que des terres agricoles fertiles ont permis à la ville de prospérer.
La prise de Marseille par Jules César en -49 accélère la romanisation de la région. C’est à ce moment-là que la ville est modernisée, et le port bâti. Ce dernier est utilisé pendant une petite centaine d’années, avant d’être abandonné, victime de la concurrence de son florissant voisin de Toulon. Ses blocs de pierre seront en partie pillés les siècles suivants par les locaux, avant que la mer, qui est montée de près d’un mètre en 2000 ans, n’engloutisse les vestiges restants, certains sous quelques centimètres, d’autres sous plusieurs mètres. Aujourd'hui, il est possible d’y accéder avec un simple masque et un tuba. Un sentier sous-marin a d’ailleurs été aménagé, et permet de découvrir en autonomie le seul port antique englouti de France.
Mais revenons à la ville à l’époque de la conquête romaine. Elle est complètement réaménagée et devient une station de services et de loisirs. Les fouilles ont permis de mettre en évidence parmi les vestiges grecs, mais surtout romains, des maisons, des commerces, des thermes, et des sanctuaires, mais aussi des remparts, des rues avec un système d’égouts, des trottoirs, des puits… Autant d’éléments qui témoignent de l’activité florissante de la ville, qui s’étale sur près d’un millénaire. Elle est progressivement abandonnée au début de VIIè siècle, après la chute de l’empire romain et la forte progression du christianisme dans la région. Un prieuré est d’ailleurs installé entre les XIè et XIIè siècles sur les vestiges de la ville antique, puis une abbaye qui perdurera jusqu’au XVè (elle est encore visible sur le site).
Note : il est possible de visiter le site archéologique d’Olbia, en saison. Réservations via l’office de tourisme de Hyères.
